jeudi 23 avril 2009

LIBERTE –SECURITE OU LIBERTE-EGALITE ?

Voici le texte d'un article rédigé par le NPA et paru dans Ouest-France du 20 avril 2009 (rubrique Forum).

Place publique approuve ce texte à une phrase près : le Préfet...."la main dans la main avec Joaquim Pueyo, Maire d’Alençon," que nous considérons comme une accusation gratuite sur des intentions supposées et non comme des fait avérés. Sur le reste nous n'avons rien à ajouter ni retrancher.

A l’initiative du préfet de l’Orne et du Maire d’Alençon vont se tenir sur Alençon, 3 réunions dites « d’échange » avec les habitants sur les quartiers appelées « Forum » sur le thème « Vos libertés, votre sécurité » avec les responsables de la police nationale , de la gendarmerie , et de la police municipale.

Cette réaction de l’Etat (le préfet) et de la mairie d’Alençon, basée uniquement sur le « tout répressif » nous inquiète. Bien sur, il est nécessaire de condamner les actes absurdes dont les 1ères victimes sont les habitants des quartiers les plus pauvres de la ville et de se donner les moyens que de tels actes ne se reproduisent pas. Mais ,justement, Que faire ?

La réponse envisagée dans l'intitulé même de ces forums ne porte que sur « votre sécurité et votre liberté seront garantis par plus de répression » .

Ne cherche-t-on pas à faire ainsi semblant d’apporter des réponses en désignant pour coupables


  • l’ensemble des jeunes de ces quartiers
  • les parents des jeunes de ces quartiers qui deviennent également les cibles « ils n’exercent pas leurs devoirs d’éducation » ……

Alors que, pour trouver une solution durable à cette question, les organisateurs de ces réunions ne devraient-ils pas s’interroger également sur leur propre responsabilité :


  • Comment permettre aux familles de ces quartiers qui le désirent, même avec de faibles revenus, quelque soit leur couleur de peau, qu’ils soient titulaires d’un emploi ou au chômage, de trouver un logement dans d’autres secteurs de la ville, dans le centre ville aussi, dans des secteurs où l’on ne retrouve pas 30 % à 40% de chômeurs ?
  • Comment assurer des transports collectifs gratuits de ces quartiers vers le centre ville, la Luciole, le théâtre, l’école de musique, la piscine, le pôle universitaire de Damigny , et ainsi rompre partiellement avec l’isolement de ces quartiers .
  • Comment développer et mieux financer les services sociaux, les centres d'animation ,les services publics (écoles ,poste ….), les nombreuses associations présentes sur ces quartiers qui y font souvent un travail exceptionnel avec des moyens très faibles (soutien scolaire etc…)?
  • Comment implanter davantage de travailleurs sociaux et éducateurs sur ces quartiers?
  • Comment stopper l’urbanisme des quartiers conçu par les mairies de droite précédentes Lambert-Roimier tels que : « le programme de rénovation urbaine ANRU et la Zone Ouest » qui ont été mis en place sans concertation avec la population des quartiers concernés et les commerçants, programmes qui vont conduire à des destructions coûteuses de logements ,à des déplacements contraints de locataires ,à une augmentation des loyers et/ou charges, à une désertion du cœur commerçant de la ville vers des commerces excentrés. Hélas ces programmes ont été repris par la nouvelle équipe en place PS-PC à la mairie et Communauté Urbaine d'Alençon qui poursuit leur mise en place sans aucun bilan ni point de vue critique !
  • Comment développer des emplois sur ces secteurs autrement que par l'instauration des scandaleuses « zones franches » qui, outre qu'elles ne sont, pour la plupart du temps, que des délocalisations d'emplois, permettent des exonérations fiscales énormes à certaines professions libérales dignes des « parachutes dorés » des PDG d’entreprises en crise. Comment donc ne pas dénoncer le montant de ces avantages fiscaux sans réelle obligation de création d’emploi sur ces quartiers alors que, pendant ce temps, les élus locaux ou nationaux prétendent ne pas avoir d’argent pour les associations locales, les travailleurs sociaux , les transports gratuits ou l’emploi de concierges au pied des immeubles par exemple etc…Et cet argent public, autant de cadeaux aux petits patrons locaux sont distribués aussi bien bien par des mairies de droite que par d'autres qui se disent de gauche!

Le préfet, représentant du gouvernement Sarkozy, la main dans la main avec Joaquim Pueyo, Maire d’Alençon, ne sont –ils pas en train de « faire semblant » de répondre à la situation pour éviter de la traiter le FOND, en oubliant que, sur le fronton de La République, il y a 3 termes qui sont liés, « Liberté-égalité-fraternité », leur mission étant de garantir ces trois objectifs.

Il est impossible de prétendre garantir la liberté si nos institutions ne garantissent pas l’égalité (dans le droit au logement, dans le droit au travail, dans le droit aux loisirs ….).

Et la fraternité suppose pour un état, non pas la charité mais la justice sociale, donc une autre répartition des richesses que celle qui permet de distribuer des milliards d'euros aux banques ou à des entreprises qui licencient, alors que des personnes modestes n'ont aujourd'hui aucune réponse à la hauteur du préjudice financier causée par la perte de leur voiture.

Les populations des quartiers périphériques d’Alençon sont en droit d’exiger du pouvoir local qu’il leur réponde non seulement par plus de « sécurité-liberté » mais aussi par plus « d’égalité » et plus de « justice sociale » .

Joseph MONTIER, militant NPA
Christine COULON, conseillère municipale NPA à Alençon

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai assisté à une de ces réunions à la Halle aux Toiles.
Comme l'a relaté Ouest France, des participants se sont chargés de corriger le thème de la réunion en montrant par exemple une corrélation certaine entre écarts de richesse dans un pays et l'intensité de la criminalité. Cela aurait été plus efficace si nous avions été plus nombreux à nous exprimer dans ce sens (c'est trop facile de se draper à distance dans les grands principes en restant entre amis, il faut aller au charbon et convaincre).
Les organisateurs étaient clairement les services de la préfecture qui doivent comme tous les fonctionnaires subir les incohérences de leur chef et ne peuvent même pas les relever publiquement (devoir de réserve en service).
Le service public de police a besoin d'être orienté par la population pour ne justement pas avoir seulement le son de cloche du gouvernement. C'est pourquoi, en tant que secrétaire de CDL, j'ai retransmis ce qui ressort des préoccupations de la population tirée au sort : forte gêne due au stationnement sauvage sur les trottoirs, non respect de la zone 30, attente de voir évoluer les décrets locaux sur les cyclistes dans les sens interdits pour éviter qu'ils n'aient envie de les remonter sur les trottoirs... mais aussi exaspération des habitants de la rue Saint Gilles qui subissent le passage de délinquants circulant entre Perseigne et le centre ville.
Deux jeunes ont bien relevé qu'il ne fallait pas mettre tous les habitants de ce quartier dans le même sac. Mais l'un d'entre-eux insistait bien pour que la police protège le petit peuple de la dizaine de voyous qui pourrissent le quartier. C'est aussi leur rendre service de les sanctionner tôt avant qu'ils subissent des peines trop sévères pour des faits devenus trop graves. La sécurité est un premier capital pour les pauvres gens et l'angélisme ne fait le bonheur que des voyous.
Les représentants de la mairie (un conseiller et Mme Bescond) ne sont pas intervenus mais ils ont entendu les avis populaires et pourront en tenir compte.
Thierry Churin